Une rencontre dans les rues de New-York.

L’automne, l’automne est une saison particulière à New York. Les gens changent, les couleurs changent. La vie se fais plus froide, plus rapide. Pourtant lorsqu’on reste à regarder le monde, à s’extraire de celui-ci juste pour l’observer, on se rend compte à quel point il est magnifique, a quel point des petits moments insouciant de la vie, comme une feuille doré s’envolant au gré du vent, sont fantastique lorsqu’on prend le temps de l’observer. C’est ce genre de regard que Luke porte sur le monde lorsqu’il regarde à travers son appareil photo. New York est comme une immense peinture en mouvement, un film en technicolor qui n’attend que de se faire photographier. Il suffit de regarder au bon endroit, au bon moment pour capturer l’instant magique, l’instant touchant ou l’instant rare. Tout est une question d’instant en photographie, une seconde trop tard ou trop tôt est le moment est perdu à jamais. Luke sort du métro au croisement de la cinquième et de la huitième. Son regard se lève sur un vol de pigeon qui passe au dessus de la rue remplie de taxi jaune qui klaxonne. Au loin, il aperçoit une jeune femme prête à traverser la rue, son appareil déjà en main, il intercepte l’instant « click », il ne regarde pas la photo, il passe déjà à la suivante, « click », un enfant mangeant une glace, « click », un homme d’affaire essayant d’attraper un taxi pris en plein élan. Au fur et à mesure qu’il avance dans la ville, son regard par vers les hauteurs, « click » un contrejour sur le haut d’un gratte ciel. Il continua d’avancer, « click » une feuille sur le …

BAM

Le monde vacilla, la feuille sort du cadre et le flou d’un bloc de béton prit sa place. Le cerveau de Luke mit quelques dixièmes de seconde avant de comprendre que le monde n’a pas soudain basculé mais que c’est lui qui vient de rentrer dans quelqu’un. Son oreille perçut un son :

- Ho désolée ! Je … Désolée !

Il décolla enfin son œil de l’oculaire pour poser ses yeux sur la jeune femme, elle n’était pas très grande et plutôt jeune. Elle n’avait pas l’air d’être sonner et d’après ce qu’elle venait de dire ce n’était pas vraiment la faute de Luke cette … rencontre. Le soleil se reflétait dans ces cheveux roux. Elle portait dans ses bras une petite fille aux cheveux bouclés qui le regardait avec des grands yeux sans oser rien dire. Finalement, il articula :

- « Non, c’est de ma fautes, je ne regardais pas vraiment où j’allais » en montrant son appareil photo.

Puis soudain le visage de la jeune fille lui rappela quelque chose :

- « On s’est déjà vu quelque part ? »