Première journée, première amie} Rosalie

Ma première journée... ma première à mon école d'art. Je pourrai enfin mon sortir de tout ça, je commence enfin ma vie. Je sais que papa restera toujours près de moi. J'ai la chance de chanter comme bon me semble et de poursuivre mon rêve. Je ferai un jour cette carrière internationale dont j'ai toujours rêvée. Commençons par décoincer cette saleté de cadenas, j'ai absolument besoin de mes partitions. J'avais passé la nuit à composer pour montrer à mon prof de quoi j'étais capable et qu'est-ce que j'avais déjà acquis... Mais je crois bien que ce ne sera pas aujourd'hui. Et comme si ce n'était pas déjà la pouasse, quelques mèches de mes cheveux me chatouillaient le visage et me cachaient les yeux. Je pris, en lachant un profond soupir, un élastique et je me fis un chignon sur la tête. Impatiente, j'essayais par tous les moyens de libérer mon cadenas. Sans succès. C'est là qu'à bout de nerfs, je m'élançai et donna un affreux coup de pied à mon casier.

Les regards tournés vers moi, je mis mes mains dans mes poches de ma veste puis avança en direction de je ne sais où. Mes yeux foncés de maquillage regardait les autres étudiants comme si ils m'agaçaient, mais à vrai dire non. À ce moment là, mon portable vibra.. Mon frère m'envoya un texto.

* Hey Quinny, j'espère que ta première journée se déroule bien... J'essayerai de passer chez vous en soirée. Je t'aime bisous xoxo Liam *

Je roulai les yeux... La journée avait super bien commencé, je m'étais levée avec le sourire et j'avais pris une bonne douche. Saleté de cadenas... Je commençais à répondre à mon frère, appuyée contre la grande fenêtre. Je déteste quand ça ne va pas comme je voudrais. Au moins Liam trouve toujours le moyen de me faire rire et me calmer.. Bref, bienvenue à moi non ?

Une fille s'approcha de moi. Je lui adressai un léger regard puis continua de parler avec mon frère. Il descendait ce soir à l'appartement. Il me faisait à souper et tout. Je suis une vraie princesse avec mon grand frère. Il veut tellement que je sois heureuse. Enfin bref, je voyais que la jeune fille restait pointer la... À ce moment-là, je fermai mon cellulaire puis me tournai vers elle, mais je voyais qu'elle n'avait pas trop l'air de son assiette... Je ne suis pas celle qui va vers les autres habituellement, mais comme je suis de nature sensible, je me devais de valider si elle allait bien..

- Eum... est-ce que tout va bien?

Je n'étais pas du tout timide, au contraire... je l'avais entendu presque grogner et je trouvais que ça ressemblait un peu à mon attitude avec mon cadenas aujourd'hui. Bien qu'il a eu un coup de pied en extra...Bref je revins à ma voisine en lui adressant un regard simple et amical. Puis, un garçon passa en se moquant de moi ou d'elle ou de nous enfin bref ... je l'ignorai totalement... Il y a tellement de cons dans ce monde que si je m'attardais à chacun d'entre eux, je crois bien que j'aurais eu le temps de mourrir deux fois. En regardant l'étudiante, je repris la parole:

- Ouais... je dois avouer que parler de tes problèmes à quelqu'un que tu ne connais pas...enfin si tu as des problèmes....bref je suis pareil... mais je voulais simplement être gentille.

Dis-je sur un ton indifférent. Mon portable vibra de nouveau, alors je me contentai de retourner à mes textos pour pas trop l'emmerder. J'étais la nouvelle de l'école.. qui veut parler à la nouvelle de toute manière?...Mais ce qui le plus marrant quand on est la nouvelle, c'est qu'on peut rire de qui on veut et être qui on veut. Tu vois ceux qui avait la grosse tête, celles qui connaissent la mode et qui ne se gène pas pour critiquer ceux qui ne la respecte pas, les solitaires... Enfin... Il faut toute sorte de monde pour faire un monde. J'avais envie d'une petite collation et la distributrice n'était pas bien loin. Je fermai mon portable, écrivit sur un petit bout de papier mon numéro et retourna à la fille qui avait toujours l'air dans ses pensées:

- Je ne veux pas te déranger, mais si ça t'intéresse, je m'appelle Quinn! Tient...

Dis-je avec le sourire. Je lui tendis le bout de papier, elle avait le choix de m'ajouter ou pas. Moi, j'avais bien envie de galette et de petits biscuits, alors je sortis ma petite monnaie et me dirigea vers la distributrice.

Notre enfer? Mais ça voulait dire quoi au juste? Est-ce l'école qui est vraiment un endroit de torture ou bien était-elle trop triste pour voir le bon côté des choses? Je ne crois pas avoir le culot de poser ce genre de question. Je tappai le code pour avoir la galette à l'avoine et voilà qu'elle sortie. Je pris ma petite collation dans l'ouverture et retournai vers ma petite connaissance. C'est étrange comme signe de bienvenue ou "d'enchantée de te rencontrer Quinn"... Mais je la trouvais quand même bien. Rosalie Wate... agréable comme nom. Je fis un sourire puis lui dit:

- Et bien ravie de te rencontrer Rosalie Wate.

Je pris une bouchée et prit le temps de la regarder un peu. Je la trouvais rayonnante malgré son humeur. Ce devait être le genre de fille que les mecs souhaitent avoir, d'ailleurs ça me surprendrait pas qu'elle aille un copain. Et en y pensant bien ça me surprendrait pas non plus que ce petit regard triste provienne de là. Alors c'est à ce moment là que je repris la parole en lui souriant de nouveau:

- Maintenant, es-tu en mesure de parler?

Je ne voulais pas me mêler de ce qui ne me regardait pas, je voulais simplement lui apporter un genre de soutient... Des fois quand on se sent seule, et je sais de quoi je parle, on veut parler à qui on veut pour sortir ce fléau de peine ou de haine qui nous étouffe. Mon portable vibrait, mais je décidai de ne pas répondre. Quand je veux écouter quelqu'un, j'oublie tout ce que je fais.. En fait, je ne lui laissai même pas le temps de répondre et la pris par l'épaule, simple comme j'étais.

- Allez suis-moi, on va se promener un peu.

Dis-je sur de moi.

J'étais sidérée...ce salopard... Il m'en faisait perdre ma galette. Je ne savais vraiment pas quoi dire. C'est bien les mecs... ils ne veulent aucune responsabilité, ils ne pensent qu'à s'amuser. Je la voyais si désespéré de tout ça, si pertubée. Elle voulait garder l'enfant et lui non ... Il est certain qu'il y avait apparence de conflits. Je ne savais pas trop quoi répondre, quoi faire ou même quoi penser parce que je n'avais jamais vécu ça dans ma vie. C'est tout juste si j'ai déjà eu un copain dans ma vie. Des millions de filles se font avoir par un mec qui veut que de la couchette et qui, finalement, se retrouve avec un beau bébé dans le ventre et le mec qui s'enfuit en courant. Je voyais bien qu'elle était en plein questionnement.

- Écoute... je ne sais pas quoi faire ... Tout ce que je veux en ce moment, c'Est de voir sa petite gueule et de lui dire ma façon de penser. Mais je sais que tu dois encore l'aimer et que tu ne voudrais pas de tort pour le bébé et tout. Je le trouve tellement lâche de t'avoir abandonner avec toutes les responsabilités qui vont avec.

Je ne savais pas si elle voulait toujours le garder, vu que le père ne voulait pas reconnaître son statut vis-à-vis de l'enfant. Mais beaucoup de jeunes femmes sont bien capable d'élever leurs poupons avec un job et les études. J'espère simplement qu'elle a l'appui de sa famille, car oui beaucoup de jeune filles tombent enceinte mais la plupart de ces filles se font juger par leurs parents parce qu'elles n'ont soi-disant pas été prudente. Enfin bref, moi, c'était certain qu'elle aurait mon appui, malgré le fait qu'on se connaissait peu. Je pris soin de demander si justement, on l'appuyait dans sa situation:

- Est-ce que ta famille va t'aider pour ta grossesse et la naissance? J'espère que tu n'es pas trop tourmentée et jugée par tes proches parce que ça ne t'aidera pas à passer au travers, surtout que le père ne veut même pas reconnaître ses responsabilités.

Je fis un petit sourire pour la rassurer et lui montrer qu'une simple inconnue voulait être là pour elle. J'étais tellement sensible au malheur des gens que je ne pouvais pas la laisser tout seule. Mon portable ne cessait de sonner et de vibrer, mais je préfèrais l'oublier pour me concentrer sur Rosalie. Pendant qu'on marchait dans le corridor en attendant notre prochain cours, voilà que je repris la parole encore et encore une fois, bref... je suis surment ennuyeuse avec tout ce que je peux dire alors qu'elle ne me connait même pas.

- Écoute Rosalie, probablement que tu vas vouloir te confier à des amies dont tu es proches pour ta situation, mais je vais te donner mon adresse, je vis seule en appartement et j'ai une chambre d'amie si tu en as besoin.

Je lui souriai et lui fit un clin d'oeil en sortant un autre bout de papier pour lui inscrire mon adresse. Je ne savais pas si elle me prenait au sérieux, mais je savais que je voulais prendre soin d'elle si elle en avait besoin. Elle était déjà mon amie. Après une dizaine de vibration, je m'excusai auprès de mon amie et répondit à mon portable. Mon frère m'appelait pour me dire qu'il voulait passer à la maison ce soir et tout. Je lui dis que je m'arrangerais pour qu'on soupe ensemble et que je l'attention pour 6h00 pas une minute de plus ni de moins. Je revins à mon amie après avoir raccroché, je lui souriai.

Je regardais l'heure sur mon portable. La cloche pour le prochain cours allait bientôt retentir. Et je n'avais toujours pas mes partitions parce que mon fichu cadenas ne fonctionnait pas... j'allais donc aller au cours sans mes devoirs. Bref, la galère! Je pris soin de jeter un regard aimable à ma nouvelle amie qui me remercia de lui avoir donner mon adresse. En guise d'approbation, je fis signe de tête et souria. Je savais bien que dans sa situation, certains l'abandonnerait ou la jugerait et elle ne me connaissait pas assez pour savoir que j'étais une fille de confiance qui est sensible à ce genre de difficultés et que je serais prête à l'héberger pour qu'elle se sente bien. Un bras autour de son épaule, je m'exclamai:

- Et si tu me racontais comment tu l'avais rencontré ce gars-là. Je me demande bien qu'est-ce qu'on peut bien trouver à ce type de mec qui n'assume aucune responsabilité et qui adore faire la fête, coucher par-ci par-là... Bref, je me trompe peut-être, mais ça m'a tout l'air d'un gars qui a un bien fort égau.

Je connaissais ce genre de mec. Dans mon ancienne vie, l'ancienne moi avait côtoyé ce genre de mec. J'en avais allumé quelques uns, après quoi je les avais rejetés avant même d'attérir dans leur lit. Pathétique... ces garçons sans vie, fêtard, négligeant leur étude ou leur avenir pour faire souffrir autant de fille dont il se permette d'en faire la liste au moment de la couchette. J'étais profondément dégoutée. Pendant qu'elle me parlait, je roulais parfois les yeux, je fis quelques sourires en coin, bref j'étais parmi tous plein d'émotions. Cependant, je ne pouvais pas juger de leur relation ni d'elle, car en amour, on ne voit rien, on ne voit pas les mauvais côtés, les défauts, les mensonges et la trahison. Je l'écoutai parler attentivement et j'attendis qu'elle finisse pour reprendre la parole.

Ouais, une belle histoire quand même... Une balade dans le parc, on fait les beaux yeux et voilà dans le lit. Toutes les filles se trouvent idiote après, mais lorsqu'on est en amour, on ne voit rien, on ne peut donc pas s'en vouloir pour ça. Cependant, dans cette situation, elle allait donner naissance à un enfant qui ne saurait jamais c'est qui son père. Je trouvais cela un peu triste, moi-même ayant perdu mon père pour cause de maladie, je vis un manque immonde de ne pas avoir de père.. Pour un petit enfant... je n'osais même pas me l'imaginer.

- Au moins, dis-toi que tu donneras la vie et je suis certaine que tu feras une excellente mère. J'irai t'acheter ce qui te faut, on fera les magasins ensemble si tu le souhaites... Je sais ça une heure qu'on jase et qu'on se connait très peu, mais je t'apprécie déjà beaucoup...

Dis-je dans un sourire. C'est certain qu'on doit savoir si le bébé est en santé et qu'on doit attendre les trois premiers mois à risque pour commencer à acheter quelques petites choses pour le poupon, mais je me sentais l'âme d'une marraine tout d'un coup, même si je savais que je n'aurai jamais ce rôle-là. Bref, revenant à son histoire, j'avoue que moi... je n'ai pas été chanceuse dans les relations amoureux, même que j'aurais pu avoir le prince charmant si j'avais voulu, mais j'étais trop conne ... trop allumeuse et j'ai terriblement gâchée de relation solide. La Quinnie d'avant était le Joey de maintenant..., mais j'aimais mieux ne plus y penser, j'avais changé de toute manière.

Je pouffai de rire lorsqu'elle me demanda si j'avais en quelque sorte quelqu'un dans ma vie. Moi tomber sur un crétin de Joey? Elle divaguait!! Certainement pas. Je prenais soin de rencontrer des gens honnêtes et authentiques... Les gars qui ont la grosse tête, je les remarquais de loin, bien entendu. Seulement parce que j'avais déjà joué ce genre de rôle que je n'avais pas de copain aujourd'hui. J'en voulais pas de toute manière. Je ne croyais pas au coup de foudre et je ne croyais pas non plus qu'un gars était fait pour moi. J'avais mauvais caractère, j'ai mauvaise haleine le matin et je me fous d'être mal habillée... Qui voudrais d'une fille comme moi?

- Oh tu sais, comme première journée d'école, je ne me suis pas attardée à ça et de toute manière, je crois qu'aucun gars n'apprécierait ma compagnie pour le moment...

Ouais car j'étais ce genre de fille qui restait tranquille et qui ne faisait pas l'hystérique devant les plus beaux gars de l'école. Le classique footballeur-cheeleader ne m'intéressait pas et d'ailleurs, je déteste les cheerleaders, malgré le fait qu'il ne doit pas en avoir ici. J'étais d'une tempéramment plutôt imprévisible... on ne me comprend pas toujours dans mes agissements. J'aurais très bien pu demain matin avoir la même rencontre avec Rosalie mais la rejeter complètement et me foutre de sa situation. J'étais ce genre binaire qu'on ne réussit pas toujours à décoder et c'est pour cette raison que j'en jugeais qu'aucun gars n'apprécierait vivre avec moi.

- Avant, j'étais l'allumeuse... à mon autre école, je me bagarrais, je brisais des couples parce que les gars étaient trop con pour se concentrer seulement sur leur petite amie au lieu de contempler une garse comme moi. Alors quand j'étais à deux doigts de les avoir dans mon lit, je les giflais et leur disais que je me foutais complètement de leur gueule finalement.

Je n'étais pas fière de moi, de ce comportement, de l'ancienne moi qui avait habité mon corps pendant les derniers mois. Plusieurs filles m'en voulaient, plusieurs mecs me donnaient la réputation de putes et plusieurs professeurs s'exaspéraient à me cotoyer puisque je ne faisais absolument rien en classe. La typique rebelle du lycée qui collectionnait les heures de colle. Bref, pour revenir à l'amour, je crois que j'ai bonne raison de ne pas y croire... surtout de croire que personne n'Est fait pour moi.

- Bref, je crois bien que l'amour ne m'arrivera pas dans le coeur de sitôt. Avec tout ce que j'ai fait de mal, tout le malheur que j'ai causé à ces filles, je crois bien que le ciel ne me fera pas le cadeau de croire en l'amour et de m'amener quelqu'un sur le chemin.

Je baissai la tête me montrant plus vulnérable. Oui parce qu'il était difficile pour moi de repenser à tous ces malheureux souvenirs. Je revenai à mon amie et soutenu son regard en lui faisant un sourire gêné. Elle ne me connaissait vraiment pas et même qu'il y avait encore beaucoup de choses que je ne lui avais pas dites.

- Avoue que tu t'attendais pas à ça de moi... Une fille plutôt solitaire, qui fait ses choses sans déranger personne, qui se fout du monde... Mais ça c'est la fille que je suis maintenant... Avant tu pouvais me voir à chaque Open House, une bière à la main me frottant après le petit copain d'une fille d'où la soirée finissait toujours en bagarre. En tout cas, oublie ça, je ne sais même pas pourquoi je te raconte ça!

Dis-je dans un petit sourire niais.